Séraphine

Par LE Viet Man, étudiant de la classe préparatoire, IFI

rédigé en 2008

Séraphine, sorti le 1er octobre 2008, c’est un film biographique et dramatique du réalisateur Martin Provost. Toutefois, il a triomphé aux 34es César, en raflant sept prix dont ceux du meilleur film et de la meilleure actrice, décerné à Yolande Moreau. Ce film gravait la vie méconnue d’une peintre géniale et originale. C’est Séraphine Louis, plus connue sous un nom d’artiste « Séraphine de Senlis ».

Séraphine Louis, d’une vie réelle...

Elle est née le 2 septembre 1864, à Arsy-sur-Oise, d’un père horloger et d’une mère fille de ferme. Elle se passait son enfance avec l’indigence et le travail de la bergère.

Quand elle avait 37 ans et n’était pas mariée, elle s’est installée à Senlis où elle devenait femme de ménage et son talent de la peinture totalement originaire a révélé.

En 1912, le critique et collectionneur allemand Wihelm Uhde, premier acheteur de Picasso et découvreur du Douanier Rousseau, louait un appartement à Senlis pour écrire et se reposer de sa vie parisienne. Il prendrait à son service une femme de ménage. C’est Séraphine qui avait 48 ans où ce film a commencé. Quelque temps plus tard, il a remarqué chez un notable local une petite toile peinte sur bois. Sa stupéfaction était grande d’apprendre que l’auteur n’est autre que Séraphine. Et puis, grâce à son encouragement et son patronage, Séraphine a commencé à peindre.

Les premières oeuvres de Séraphine étaient achetées par W. Uhde. Puis il les vendait aux milieux artiste. Mais la première guerre mondiale s’est produite qui l’a obligé à partir pour l’Allemagne après la saisie de ses biens. Perdre son patronage, mais Séraphine n’a jamais cessé de peindre même dans les conditions difficuiles, avec la foi qu’il pourrait changer de son destin.

En 1927, W. Uhde a retourné en France. Il a retrouvé Séraphine à une exposition locale à Senlis et a décidé de soutenir sa carrière. Progressivement, Séraphine a abandonné ses « travaux noirs » (tels que les ménages...) pour se concentrer à la peinture.

En 1929, W. Uhde a organisé à Paris une exposition (« Les peintres du Cœur sacré ») de plusieurs « naïfs » qui a fait un grand éclat. De nombreuses œuvres de Séraphine entraient dans des collections privées. Pour la première fois, Séraphine avait beaucoup de l'argent. Elle dépensait sans compter. Quand la crise économique mondiale se produisait de façon violente, W. Uhde n’achetait plus ses peintures. Ne plus peindre, le vieux peintre avait maladie mentale et elle resterait à l’Hôpital de Clermont-de-l’Oise jusqu’à sa mort en 1942, sans plus jamais peindre.

... au film

C’est un très beau film qui gravait de façon précise et brillante sa vie.

Tout d’abord, ce film gravait une femme qui vivait dans la misère. Elle a le labeur, les travaux ingrats, tels que : nettoyer le sol, balayer et arranger la maison, laver des draps, etc. Mais elle ne reçoit qu’un salaire bas et une vie malmenée, houspillée et exploitée. Elle ne reçoit jamais un sourire, un mot gentil et un regard bienveillant.

Pour surmonter ces pénibilités, ces injustices, ces ingratitudes, elle vient à la religion, à la Sainte Vierge, à la nature et offre son corps rudoyé l’apaisement de l’eau de la rivière, la douceur de l’herbe, la caresse de l’air. Elle noie son regard dans le bleu du ciel et le vert des collines. Le chant du vent et des oiseaux lui fait oublier les pénibilités et les remontrances incessantes. Se fondre dans la beauté qui lui rend la joie, elle y retrouve sa place de créature l’univers et la béatitude. Elle pense que sa mission est de rendre gloire à son créateur par sa création. C’est une façon de Séraphine pour expliquer son talent de la peinture totalement originaire.

« Vous êtes douée. Indéniablement douée. Mais il va falloir travailler beaucoup. Ne vous souciez plus jamais de ce que disent les autres. Ils n’y connaissent rien. » Wilhelm Uhde - extrait des dialogues

Après les dures journées, les quelques forces qui lui restent, elle les consacre à sa peinture. N’a pas assez d’argent pour acheter les couleurs précieuses, elle les prépare elle-même. Tout son temps libre, elle les emploie à rassembler des matériaux, le jaune des fleurs dans des champs, le rouge du sang, l’ocre de la terre et l’huile des lampes à l’église qu’elle subtilise avec des mines confites de pécheresse déjà à moitié pardonnée.

Ce film gravait aussi un peintre original et mystérieux. Cet original et ce mystère ont présenté quand elle peint. Dans sa chambre, Séraphine est toujours debout. Tout en murmurant des paroles incompréhensibles, elle s’affaire à broyer, faire des mélanges : terres glaises ramassées dans les marécages avec d’autres matières colorés qu’elle verse de ses nombreux flacons et bocaux, craies, fleurs, sang... Elle allume la petite lampe à l’huile sous la statue de la Sainte Vierge posée sur le rebord de la fenêtre. Elle se met à prier d’une voix sourde, comme si elle faisait une incantation magique. Elle a les yeux exorbités, le visage tendu, transfiguré. Sur une toile enduite d’un fond coloré, elle écrit son nom, S. Louis, puis elle commence à peindre une fleur, très simple...

Ici avec l’art de montrer, le scénariste-réalisateur veut nous faire pénétrer dans l’intimité de Séraphine et de son oeuvre, nous partager l’émotion de l’artiste au moment de la création. Mais il ne souhaite pas pour autant nous la faire voir en train de peindre, pour ne pas briser le mystère et la magie. Le cinéma, art de montrer est aussi un moyen puissant de suggérer, sans montrer.

Dans ce film, l’actrice belge Yolande Moreau a bien joué le rôle de Séraphine. De la façon de s’habiller, l’allure, le geste, le mouvement des doigts, la façon de peindre montrent qu’elle est une personne des labeurs, des réflexions originaux et un talent de l’art originaire.

Ce film n’utilise pas beaucoup d’éléments musicaux, mais les hymnes et les sons décrivent ce que le réalisateur veut exprimer. Les hymnes que Séraphine chante toujours en peintant, parlent de la relation mentale et magique entre elle et la Sainte Vierge. C’est un détail pour expliquer son talent de la peinture. Et les sons, ce sont les sons de cloche de l’église, les sons de la fenêtre, les sons de la foulée vite mais lourd, les sons du vent qui bruit aux herbes, les sons de l’eau coule... Tous sont très vivants et entraînent les spectateurs.

La rencontre d’entre W. Uhde et Séraphine est une rencontre destinée. Cette rencontre bouleverse la vie de Séraphine. Elle devient la peintre très connue, mais sa vie finit à l’asile psychiatrique. Ce film finit par la scène quand elle est à l’asile psychiatrique, elle va à la colline et s’y assoit pour revoir les paysages, sentir la nature comme elle faisait toujours avant de peindre.

Les peintures de Séraphine de Senlis

Séraphine peint seulement les feuilles, les fleurs, les fruits dans les branches. Quoique les choses qu’elle peint n’aient pas d’origine dans le réel et n’observaient pas de loi naturelle, mais elle séduit toujours les spectateurs par les rythmes des couleurs et les hantises mentales magiques dans son monde intérieur. Ce sont des grappes de fruit mûr qui se multiplient entre les feuillages magnifiques comme la couleur de plume du paon indien, des feuilles qui secouent avec chaque souffle, est les yeux voyants ou les lèvres souriants.

L’abondance de la couleur dans la palette de Séraphine est égale et très harmonieuse. Ses peintures n’apportent pas d’impressions d’une élégance trop recherchée sur des peintures décoratives communes. Quoique Séraphine ne sache que de motif des peintures de l’église et les images religieuses. On les explique seulement « en relation directe avec le divin » (Uhde).

Conclusion

Depuis longtemps, on oublie presque ses oeuvres jusqu’à ce film du réalisateur Martin Provost est tourné et a obtenu de grands succès quoique le crédit soit environ 15 millions de USD. Ce film est un complément impressionné dans la liste des films biographiques des peintres célèbres, par exemple : Van Gogh (le réalisateur Maurice Pialat, l’acteur Jacques Dutronc a joué le rôle Van Gogh et a obtenu le prix le meilleur acteur au César en 1992), Frida Kahlo (a raflé deux prix à l'Oscar 1992), Jackson Pollock (Ed Harris est l’acteur principal et le réalisateur)...

Les références

http://www.seraphine-lefilm.com/

http://www.tuoitre.com.vn/Tianyon/Index.aspx?ArticleID=306731&ChannelID=10